Dix femmes sont mortes et une soixantaine d'autres ont dû être hospitalisées dans le centre de l'Inde, après une opération de stérilisation de masse, a annoncé mardi 11 novembre un responsable local. Vingt-quatre sont dans un état grave, selon les autorités.
Quelque 80 femmes avaient été opérées samedi dans un camp organisé par le gouvernement de l'Etat de Chhattisgarh, dans un village situé à une centaine de kilomètres de la capitale Raipur. Elles ont subi une stérilisation par voie laparoscopique, procédé censé être peu invasif. L'intervention consiste à bloquer les trompes utérines, généralement sous anesthésie générale. Mais les autorités ont été alertées après la multiplication lundi de signalements faisant état de baisse de tension, de vomissements, et d'autres symptômes chez ces femmes. « PAS DE NÉGLIGENCE » Selon le quotidien Indian Express, elles ont toutes été opérées en environ cinq heures par un chirurgien et son assistant. « Il n'y a pas eu de négligence. Il s'agit d'un médecin expérimenté. Nous allons enquêter » sur cet accident, a dit le principal responsable du secteur de la santé du district de Bilaspur au quotidien. Les autorités soupçonnent notamment le rôle des médicaments qui leur ont été administrés après l'opération. Le chef de l'exécutif du Chhattisgarh, Raman Singh, a déjà ordonné la suspension de quatre responsables du secteur de la santé et une plainte a été déposée par la police contre le chirurgien qui a opéré. Chaque famille d'une femme décédée sera indemnisée à hauteur de 400 000 roupies (5 200 euros), ont annoncé les autorités. 1 400 ROUPIES Ces opérations de stérilisation sont organisées dans divers Etats dans le cadre d'un programme national qui prévoit accorder 1 400 roupies (20 euros) aux femmes volontaires. Certains gouvernements offrent également des biens, tels qu'une voiture ou de l'électroménager, pour recruter des couples volontaires. La stérilisation des femmes, « méthode dominante de contraception » en Inde Nombre d'ONG dénoncent la fixation d'objectifs chiffrés au niveau de certains Etats qui entraîne des dérives, certaines femmes se retrouvant contraintes à une stérilisation, souvent dans des conditions médicales déplorables. L'an dernier, les autorités d'un Etat de l'est de l'Inde avaient été vivement critiquées après la diffusion d'images montrant des femmes laissées inconscientes dans un champ après une opération de stérilisation de masse dans un hôpital incapable d'accueillir un nombre important de patientes. L'Inde compte environ 1,25 milliard d'habitants et pourrait devenir le pays le plus peuplé de la planète d'ici une vingtaine d'années. A la suite des conférences sur le Gender (novembre 2013) et sur l'Euthanasie (juin 2014), le Figuier organise une nouvelle conférence à laquelle vous êtes chaleureusement invités :
Conférence-Débat Mère-porteuses - GPA : le point sur la situation en Belgique Pour comprendre ce qu'est la Gestation Pour Autrui, ses conditions et ses conséquences, nous vous invitons chaleureusement le mercredi 26 Novembre 2014 à 20H15 à une soirée de réflexion et d'échange avec: Carine Brochier, Institut Européen de Bioéthique, Belgique Aude Mirkovic, Les Juristes pour l'Enfance, France Anne Schaub, Psychothérapeute spécialiste des enfants et des familles, Belgique Bobby Lopez, Professeur, California State University, USA Entrée gratuite, inscription préalable par Email à gpa@lefiguier.info Participation libre souhaitée à l'issue de la conférence Où : Espace Lumen 34-36 Chaussée de Boondael 1050 Ixelles S'y rendre : Parking souterrain Place Flagey Bus : 38, 59, 60, 71 Tram : 81 Mercredi 12 novembre 2014 - de 18h30 à 20h30 Au Palais de Justice de Bruxelles, Salle des audiences solennelles de la Cour de cassation Place Poelaert 1, 1000 Bruxelles, Belgique Conférencier : Gregor PUPPINCK Directeur du European Centre for Law and Justice (ECLJ –Strasbourg) Docteur en droit et expert auprès du Conseil de l’Europe Depuis une dizaine d’années, la Cour européenne des droits de l’homme s’est manifestement donnée pour mission d’être la « conscience de l’Europe » comme elle se désigne elle-même. La Cour peut légitimement s’enorgueillir d’avoir considérablement étendu le contenu de la Convention européenne des droits de l’homme. La Jurisprudence de la Cour européenne évolue et ce qui était conforme à la Convention des droits de l’homme pendant trente ans, soudain ne l’est plus. La Convention n’a pas changé, seules ont évolué les circonstances culturelles telles que perçues par la Cour. Aujourd’hui, la Convention européenne sert de base juridique pour condamner les pays qui n’ont pas encore légalisé des pratiques qui n’existaient pas en 1950, ou même qui étaient strictement pénalisées. Qu'est ce qui est sous-jacent à cette évolution jurisprudentielle? La religion, la famille et même la conception rationnelle de l’agir humain, de la morale et du droit sont des réalités qui par elles-mêmes opposent une résistance au projet idéologique sous-jacent à cette évolution. Dans cette perspective, ces institutions et conceptions ne seraient-elles pas considérées comme oppressives ? Vu sur Espérance Nouvelle Conducteurs aveugles, qui filtrez le moustique, et avalez le chameau ! Matthieu 23, 24. À la mémoire de Claire Fichefeux Qu’est-ce qu’un bienheureux ? Il ne faudrait pas en avoir une vision niaise, de facilité, de contentement, d’agrément – une vision béate et sans béance. Celui qui a vécu dans l’ignorance du souffrir, celui qui a méconnu l’horreur de son époque et réussi à s’épanouir, comme on dit, dans un confort sans morsure ni effraction, pareil à une courge bien arrosée dans son parterre, celui-là peut bien se sentir heureux, il n’est pas bien-heureux. Je dois le rappeler au seuil de cette réflexion : le bienheureux est très éloigné de cette aisance. Il n’a pas été épargné ni ménagé, au contraire, il a été saisi par les malheurs du temps et les a illuminés de l’intérieur – d’une présence éternelle. Il n’a pas été préservé par le drame : tout droit, il est allé tout droit sur la croix parmi les malfaiteurs, blessé, souillé – le cœur pur, cependant. C’est un tragique et c’est un simple. C’est le professeur Lejeune, et ce sont les singuliers enfants qu’il aimait et dont il voulait prendre soin. Ces enfants que l’on appelle « Down » dans le monde anglo-saxon, qu’on appelait « mongoliens » naguère et qu’on appelle, depuis ses travaux, « trisomiques », du nom scientifique de ce qui est à la fois une maladie et autre chose qu’une maladie – peut-être presque un miracle. De plus en plus un miracle. Un événement improbable, en tout cas. Comme Moïse sauvé des eaux. Comme un petit juif rescapé de la Pharaonie mondiale. Et voici la tragédie, celle que l’on connaît bien. La découverte du professeur Lejeune fonde le diagnostic prénatal, afin de pouvoir aider, soigner, accompagner ces enfants et leurs parents avant leur naissance, mais bientôt ce diagnostic est utilisé – systématiquement utilisé – pour repérer ces petits et les détruire dans l’œuf. Mais il y a cette autre tragédie dont on ne s’avise pas assez encore, plus insidieuse, plus trouble : c’est le nom de « trisomique » lui-même – irréprochable au point de vue de la science généticienne, sans doute, mais humainement douteux – vrai pour le microscope électronique, sans aucun doute, mais qui risque fort de nous aveugler, de nous faire perdre de vue la frimousse hilare aux yeux bridés, qui vous bondit dessus, brise les convenances, semble venir d’ailleurs pour nous rappeler que l’important est d’être ici, maintenant, dans la joie d’être plutôt que dans le plaisir d’avoir, dans l’étonnement de rencontrer plutôt que dans l’exaltation de réussir… Mais il faut que je m’explique un peu. Il faut que je parle de ce Cheval de Troie qui est entré chez les défenseurs même de la vie. Il faut que je montre comment le professeur Jérôme Lejeune fut bienheureux, en ayant été pris dans le malheur de son époque, et en l’ayant éclairé d’une présence éternelle… Découverte de l’alphabet et perte du poème La génétique gêne l’éthique. On peut avec cela faire tous les calembours possibles, il n’en demeure pas moins qu’avec la génétique, quel que soit l’usage moral que nous en faisons, nous sommes tentés de tomber dans une conception de la nature qui nous aveugle devant ses formes visibles. Toute une certaine science veut nous faire croire que ce que l’on voit au microscope est plus vrai que ce qu’on l’on voit à l’œil nu. Ayant jetée sa sonde à l’intérieur du vivant, elle a découvert l’ADN. Et elle a cherché à nous persuader qu’elle avait percé le mystère de la vie. C’est un peu comme quelqu’un qui, lors d’une croisière, vous fait descendre dans la salle des machines et vous déclare dans l’odeur de l’essence et le bruit assourdissant des turbines : « Voilà l’explication de la croisière.» Mais alors vous ne voyez plus la mer, vous ne voyez plus la silhouette de cette jeune femme qui se découpe contre le ciel bleu, vous n’entendez plus le rire des mouettes ni la discussion de ce vieil officier avec son petit-fils, lui racontant ses guerres… Comme l’a très bien exprimé François Jacob à la fin du XXe siècle, « un changement total de perspective est survenu dans le monde de la biologie au cours de ces dernières années […] Le monde vivant ressemble à une sorte de Meccano. Il est le produit d’une vaste combinatoire où les éléments à peu près fixes, segment de gènes ou blocs de gènes déterminant des modules d’opérations complexes, sont agencés selon des arrangements variés. La complexité apportée par l’évolution provient de réassortiments nouveaux de ces éléments préexistants. En d’autres termes, l’apparition de nouvelles formes, de nouveaux phénotypes, provient souvent de combinaisons inédites de ces mêmes éléments. » Reprenez ce texte et faites comme s’il ne parlait pas du vivant, mais de la langue. L’enthousiasme qu’il pourrait susciter devient soudain très relatif. C’est celui de quelqu’un qui viendrait de découvrir l’alphabet – que tous les versets, toutes les phrases, tous les mots si variés d’un poème sont composés avec un nombre fini de lettres, et que des « réassortiments de ces éléments préexistants », que des « combinaisons inédites » de ces mêmes lettres permettent l’apparition d’autres mots, d’autres phrases… Sommes-nous sûrs cependant que ces nouveaux mots voudront dire quelque chose ? Le discours est en lui-même signifiant, là où l’alphabet n’est qu’un moyen d’inscrire la signification, non de la constituer… Vous l’avez compris, cette focalisation sur l’alphabet fait perdre de vue le poème. Vous n’apercevez plus dans tel ou tel vivant qu’un « sac physiologique », qu’une « séquence génétique ». Vous ne voyez plus la forme singulière qui sautent aux yeux sans lentilles : la rayonnante marguerite, la fascinante araignée, le paon, l’autruche, le rhinocéros, l’orang-outan, etc. (tous ces êtres qui ressemblent tout à fait à des animaux qui n’existent pas, aux fantaisies d’une imagination très fertile). Vous en arrivez même à avoir des phrases qui dénotent un aveuglement pire que n’importe quelle cécité physique, par exemple : « L’homme a 50% de patrimoine génétique en commun avec la levure de bière » (ô ma demi-sœur dont je saupoudre ma salade !), ou encore : « Il a 96% de patrimoine en commun avec le chimpanzé et même 99% avec le maïs… » Même une poule, que ça la connaît, pourtant, le maïs, tant elle en picore ! – même une poule ne ferait pas la confusion que le savant commet en parlant ainsi. Notons d’ailleurs que ce savant, en parlant ainsi, a lui-même 100% de l’alphabet en commun avec Marcel Proust, mais on prend assez vite conscience, et bien qu’il écrive dans le mensuel La Recherche, que ce qu’il fait n’a rien à voir avec l’écriture de La Recherche du Temps perdu… Du donum aux data Ainsi les formes visibles sont-elles démantelées au profit de leurs éléments cachés, et la nature n’apparaît plus comme une manifestation de présences diverses et variées, éblouissantes, splendides et effrayantes, mais comme un stock de matériaux et d’énergies disponibles. Le donum est pulvérisé en data – le donné naturel, réduit à la base de donnée. Il ne s’agit plus d’y reconnaître une donation généreuse, mais de quoi construire ce qui nous paraît plus adapté à nos projets les plus compétitifs. Telle est la perspective du Meccano, qui supplante celle de la Maïeutique. Dans la Maïeutique, la technique cherche à accompagner l’avènement d’une forme donnée par la nature. Avec le Meccano, la technologie s’efforce d’imposer ses propres formes à la nature qui n’est plus que matière informe – alphabétique. Comme l’a observé Jim Thomas (ETC group), les technologies convergentes dites NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique, cognitique) se désigneraient bien mieux avec un autre acronyme, plus sonore, plus éloquent : BANG. Car ces technologies commencent toujours par disséquer, séquencer, décomposer la réalité en divers éléments : Bits, Atomes, Neurones, Gènes (ce qui fait BANG, ce qui fait exploser le monde commun de la donation et de la perception des apparences premières), afin de pouvoir tout reconstruire selon l’offre et la demande du moment, tout améliorer selon l’étroite conception du meilleur qui prévaut sur le marché… Et maintenant je reviens au Cheval de Troie, à ce chromosome de trop, à ce plus qui serait à l’origine d’un moins, à ce trois, donc, qui ne fait plus la paire, et qui sert à réduire la différence : trisomie 21. Il va de soi que c’est une conquête scientifique. Il va de soi que c’est le premier pas d’une thérapie. Mais Jérôme Lejeune n’a pas eu le Prix Nobel. Il ne l’a pas eu parce qu’il pressentait quelque chose, un renversement, une perversion de tout ce qu’il était en train faire. Ce qu’il fallait avant tout, il le répétait sans cesse, ce n’était pas d’abord repousser la trisomie 21, mais accueillir le petit, le faible, le fragile, et voilà – il le pressentait – voilà qu’on allait ne plus accueillir le petit, le faible, le fragile, en repoussant la trisomie 21. On connaît sa phrase fameuse, la seule phrase selon lui, celle qui doit commander tous nos jugements, puisqu’elle est d’après l’Évangile le critère même du Jugement dernier : « Une phrase, une seule dictera notre conduite, le mot même de Jésus : “Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.” » Le plus petit dont il s’agit ici, ce n’est pas celui qui apparaît au microscope, c’est celui qui apparaît devant soi, qui appelle votre regard, vos soins, votre tendresse. Mais voilà : se préoccuper du plus petit, désormais, ce serait analyser son ADN au microscope, mesurer son corps à l’échographie, et s’en débarrasser s’il n’est pas conforme à la norme bisomique.. Aussi a-t-il pressenti qu’on allait se servir de sa propre découverte comme on s’était servi de la propre loi du Christ – pour le crucifier. Car après cela on a commencé à dire : « C’est un trisomique. » Auparavant on disait : « C’est un mongolien », et l’on versait peut-être dans une certaine anthropométrie, dans la classification des races, dans une assimilation discutable et dangereuse. Du moins nommait-on à partir d’une apparence visible : on voyait encore un visage. On s’étonnait de lui comme d’un descendant de Gengis Khan subitement apparu au beau milieu d’une bonne famille française… À présent l’on nomme à partir du génome. On ne voit plus qu’un code incorrect, une mauvaise pioche au scrabble, une faute de frappe, qu’il faut, par conséquent, éliminer. Est-ce que l’on dit, quand on a une fille : « C’est une XX » ? Est-ce que l’on dit : « J’attends un XY » ? Pas encore. Mais cela ne saurait tarder en un temps où le féminin et le masculin sont conçus comme des fournisseurs de gamètes qu’il s’agit de réassortir selon notre caprice, dans l’oubli des évidences premières : carrure, douceur de l’épaule, rondeurs du décolleté, rebond du slip-kangourou… Non, cela ne saurait tarder en un temps où l’on élimine le poème à cause de la faute de frappe, alors qu’avec cette faute, le poème se lisait très bien, peut-être même mieux, en tant que poème, et non comme exemple d’un manuel d’orthographe ou de grammaire… Deux bienheureux Je vois cette photo du bienheureux : le professeur sourit près de l’instrument de sa crucifixion, il sourit, là, près de l’oculaire de son microscope, qui ressemble étrangement au canon d’un pistolet. Et puis je me souviens d’un de ces bienheureux qu’il ne voyait pas d’abord comme « atteint de trisomie », mais comme poème de l’Éternel, et dont il n’a cessé de dire la bonté de l’existence. Je me souviens d’une bienheureuse saisie par le malheur, comme n’importe lequel d’entre nous, de toute façon, mais qui, à la différence de nombre d’entre nous, y garda le cœur pur, l’illumina du jaillissement sans réserve de son sourire et de ses larmes. Je me souviens de Claire Fichefeux, qui n’eut pas besoin de suivre la voie du petit pauvre d’Assise pour se dépouiller comme Claire d’Assise, parce que c’est comme s’il n’y avait en nous autres, inscrits dès le départ, que les préceptes de la loi divine, alors qu’il y avait aussi, inscrits en elle et en tous ceux de sa race d’exception, les conseils évangéliques. Et elle reste pour moi exemplaire, autant que le professeur. La jeune toujours jeune qui était atteinte par la trisomie 21 et Lejeune qui avait découvert l’origine de son mal mais témoigné plus encore du bien de son être. Et voici ce que je pense, si nous voulons recouvrer le visible, voici ce que je vois enfin, s’il est permis à l’enfant de faire quelque recommandation à sa Mère : c’est que l’Église pourrait béatifier le professeur Lejeune, et en même temps béatifier un petit mongolien, une petite mongolienne, je ne sais, un de ces dits « trisomiques » qui serait surtout « trinitaire », qu’on aurait prié et qui ferait des miracles, tout aussi bien qu’un de nos grands saints bisomiques, pourquoi pas ? Ce serait rappeler l’évidence du plus petit contre la visée microscopique. Et les grands savants coupeurs de chromosome en quatre, les géniteurs inquiets de réussite future, les chrétiens eux-mêmes qui confondent sainteté et performance spirituelle, auraient un modèle de vie pure et simple, qui leur ouvrirait peut-être enfin les yeux. Fabrice Hadjadj Mgr Pontier : Il n'y a que la solidarité exercée par chacun de nous qui peut sauver l'homme5/11/2014 Extrait du Discours d’ouverture de l’Assemblée plénière de novembre 2014, prononcé par Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Marseille, à Lourdes, mardi 4 novembre 2014.
La vie et la famille, dons de Dieu Cette vie qui vient de Dieu, nous l’avons reçue au sein d’une famille qui est pour tout être humain le lieu primordial, malheureusement parfois blessé par les épreuves de la vie ou les fragilités personnelles, mais bien le lieu primordial de l’expérience humaine. C’est là, qu’entourés de notre père et de notre mère, de nos frères et sœurs, de nos grands-parents, des cousins, des amis, nous trouvons le milieu vital qui, toute notre vie, sera celui des plus grandes joies, des plus fortes solidarités et aussi des plus profondes préoccupations. Oui, la famille est cette cellule de base de toute vie sociale. Le cardinal Vingt-Trois et moi-même, nous venons de participer au Synode extraordinaire sur « les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Évangélisation ». Même si les défis se déclinent sous le mode de la grande diversité, la famille apparaît sous toutes les latitudes comme cette cellule de base de la vie en société, comme celle aussi de l’Église. Nous aimons l’appeler « Église domestique ». Le Synode a redit la grandeur de la famille humaine, fondée sur l’alliance d’amour entre un homme et une femme, vécue dans la fidélité, capable de traverser les épreuves grâce au dialogue et au pardon, accueillante à la vie reçue comme un don et non revendiquée comme un droit. L’amour véritable est une responsabilité assumée, un roc solide sur lequel s’appuyer et non la succession d’aventures passionnées vouées à une errance insatiable. Dans l’expérience humaine de la famille, nous sommes accueillis comme un don, même si nous sommes porteurs d’éventuels handicaps. Nous sommes aimés fidèlement et généreusement. Nous faisons l’expérience de la joie, du pardon, de la solidarité. La réussite de la famille demande que chacun recherche le bonheur des autres avant le sien propre. Oui, elle est vraiment porteuse de vie parce qu’en elle, se jouent les solidarités élémentaires et nécessaires à toute vie humaine. Les sociétés l’ont bien compris ! Certaines s’appuient sur elle et la soutiennent pour bâtir leur avenir. D’autres la fragilisent, la réglementent, la soumettent à des projets pensés par quelques-uns. Dans notre pays, la famille jouit d’une image heureuse et le projet d’en fonder une demeure le désir le plus fort. Les enquêtes d’opinion le manifestent. Au sein de l’Europe, nous sommes enviés par beaucoup pour ce goût de transmettre la vie à des générations futures, signe d’un bien-être et d’une sagesse éprouvée. L’Eglise voit avec joie de jeunes adultes s’engager dans la vie familiale, dans la voie du mariage et affirmer de multiples manières au nom de leur foi que la famille est une richesse pour la construction de la personne et la cohésion de la société. La famille fragilisée Même si on doit se réjouir d’évolutions positives à amplifier encore – comme celle de l’égalité entre hommes et femmes, celle du choix libre du conjoint – ces dernières décennies manifestent néanmoins une fragilisation réelle de la vie familiale. Le développement d’une culture individualiste peu soucieuse des répercussions sur les autres des choix personnels, la soumission désordonnée à la force des sentiments et à la recherche du plaisir, l’immaturité affective peuvent conduire à des égoïsmes irresponsables, à des comportements violents, à un usage à courte vue des progrès techniques. Tout cela contribue à fragiliser la vie d’un trop grand nombre de familles. S’est ajoutée encore la mise en œuvre d’une culture qui se laisse emporter par la définition sans fin de nouveaux droits individuels sans toujours prendre la mesure des conséquences négatives sur la conception de l’homme et les nécessaires solidarités d’une vie sociale. Ainsi la recherche légitime de progresser dans l’égalité entre hommes et femmes dans nos sociétés est allée jusqu’à faire droit à des conceptions philosophiques militantes qui nient la belle complémentarité porteuse de vie entre l’homme et la femme, inscrite dans la nature même de chaque être humain. L’égalité est vue comme une absolue neutralité insignifiante. Un modèle unique et néfaste veut s’imposer et sa transmission aux enfants s’organise sans l’accord des parents, pourtant premiers responsables de leur éducation. La nature même du mariage a été bouleversée. Au lieu de trouver des solutions adaptées à des questions posées par des situations particulières, on veut légiférer comme si on devait imposer à tous ce qui est revendiqué comme utile ou légitime pour quelques-uns. Et cela souvent au mépris des plus faibles, d’une part des enfants dans le début de leur vie et d’autre part dans un autre domaine des malades ou des vieillards au terme de leur existence. L’Église rappelle sans se lasser la dignité inviolable de l’être humain depuis sa conception et jusqu’à sa mort naturelle. On ne peut l’instrumentaliser ni le considérer comme un objet ou un bien qu’on se procure selon son propre désir. Ainsi nous voyons le grave risque humain qu’il y aurait à s’engager sur le chemin de la procréation médicalement assistée pour répondre à la revendication du droit à l’enfant. Quant au recours à la gestation pour autrui, il est manifeste qu’on entre dans un processus qui considère l’enfant comme un quelconque bien de consommation. Cette pratique fait peu de cas du contexte humanisant qui consiste à garder liés dans le don mutuel conjugal et familial la conception et le temps de la grossesse. Et que dire de la demande faite à une femme de porter un enfant sans s’y attacher comme si la maternité était un acte banal ou à vocation commerciale? On ne peut reconnaître là un progrès humain pour nos sociétés. Quant à la fin de vie, nous nous sommes déjà exprimés sur notre conviction que l’accès aux soins palliatifs devait être rendu possible et effectif. Ils offrent un environnement médical et une qualité de présence humaine qui permettent à chacun d’être accompagné jusqu’au bout de sa vie plutôt que de succomber à la tentation d’y mettre fin. C’est en s’appuyant sur les compétences médicales pour traiter la douleur et sur les solidarités affectives et relationnelles que peut se dessiner le chemin le plus humain. Un groupe de travail au sein de notre Conférence s’est constitué pour contribuer activement aux débats en cours dans notre société. Comment soutenir la vie des familles ? Comment soutenir la croissance des enfants ? Comment soutenir les personnes en fin de vie ? Aucune loi, aucun droit individuel ne pourra remplacer la solidarité, la présence affectueuse, le soutien mutuel, le don de soi, le sens des responsabilités, surtout si c’est pour, à la place, promouvoir ou permettre la perspective d’en finir avec la vie, d’en finir avec les responsabilités qui nous lient les uns aux autres et qui font pourtant notre grandeur. Comment soutenir la vie des familles sinon en offrant à chacune les conditions d’une vie possible sur sa terre ancestrale où l’accès au travail, au logement, à l’éducation, à la sécurité, à la santé est assuré à tous ? C’est malheureusement l’absence de ces conditions-là qui affecte de manière évidente et massive la vie d’un grand nombre de familles dans notre pays comme dans le monde entier. Ce sont les solidarités familiales, nationales, internationales, mondiales qui peuvent seules contribuer à mettre en place les conditions d’une vie toujours plus humaine, plus juste, plus fraternelle. Il revient aux responsables politiques de les mettre en œuvre avec intelligence et détermination avec le souci de veiller à la cohésion nationale. Il revient à chaque citoyen de s’ouvrir à la recherche du bien de tous, en commençant par celui des plus défavorisés. L’Église elle-même se sait appelée à accompagner de sa présence la plus proche les familles qui connaissent de grandes souffrances. Lire le discours de Mgr Pontier dans son entièreté Merci Espérance Nouvelle, de nous avoir envoyé ce magnifique témoignage : "Nous avons un miracle chaque jour qu'il vit en plus" |
Jeunes Pour la Vie
(JPV) est une ASBL dont l'objet social principal est la promotion et la défense de la vie humaine depuis sa conception jusqu'à la mort naturelle. N'hésitez pas à nous partager vos remarques, idées, ... soit via les commentaires aux articles soit via notre adresse mail: jvl-jpv@live.be
Chaque seconde, ce sont près de 1,5 avortements qui sont pratiqués dans le monde, soit 43,8 millions chaque année.
Archives
November 2023
|