En effet, les délégations française et canadienne « font pression » pour un ajout au texte dans lequel les dirigeants « affirment l’importance de préserver et d’assurer un accès effectif à un avortement sûr et légal et aux soins post-avortement ». L’objectif de cette formulation est de « renforcer » les conclusions adoptées par le groupe l’année dernière, qui garantissaient « l’engagement total des dirigeants à parvenir à une santé et à des droits sexuels et reproductifs complets pour tous, y compris en abordant la question de l’accès à l’avortement sûr et légal et aux soins post-avortement » (cf. Avortement et genre : le Paraguay opposé aux recommandations de l’ONU). Ils s’étaient également engagés à « contrecarrer les tentatives visant à saper et à revenir sur les progrès » dans ce domaine.
Certains pays du G7, comme l’Allemagne ou les Etats-Unis, préféreraient de leur côté conserver la formulation de cette déclaration, au lieu de la formulation « légèrement plus ferme » proposée aujourd’hui par la France et le Canada.
« Le droit à l’avortement n’est pas négociable » ?
Le projet de texte le plus récent, proposé par l’Italie, supprime toute référence à l’avortement et inclut à la place une référence en faveur de la défense de la vie. En effet, le document veut faire apparaitre l’engagement des dirigeants « à promouvoir davantage la santé et les droits sexuels et reproductifs pour tous, et à faire progresser la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, en particulier pour ceux qui sont en situation de vulnérabilité ».
« Le droit à l’avortement n’est pas négociable. Il est du devoir du G7 de montrer la voie en promouvant de telles valeurs, et non pas en faisant marche arrière », a déclaré un diplomate sous couvert d’anonymat (cf. Le « droit à l’avortement » n’est pas légitime « parce qu’une majorité d’individus ou d’Etats l’affirment »). Mais le Gouvernement italien ne cède pas. Giorgia Meloni, qui vient de connaitre un succès aux élections européennes, est populaire auprès des électrices. En effet, elle a soutenu le fait d’obtenir des procès plus rapides pour les victimes de violences domestiques et l’augmentation des allocations familiales.
Le pape François devrait participer à la réunion du G7, mais uniquement pour parler des risques liés à l’intelligence artificielle. La réunion des dirigeants se concentrera principalement sur la situation en Ukraine.
Sources : Euractiv, Alexandra Brzozowski and Catherine Feore (12/09/2024) ; Euronews, Gerardo Fortuna (13/06/2024) – Photo : iStock