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... et la réponse de Koz: A Géraldine, qui a avorté sous la contrainte

10/2/2014

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qui répond comme Homme et homme! A vous la place les gars :)
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Chère Géraldine,

Vous avez publié vendredi dernier, dans Le Monde, votre témoignage, pour soutenir le droit à l'avortement. Il m'a interpellé et a largement interpellé les uns et les autres autour de moi. Un récit qui vous prend et ne vous lâche pas comme ça. Titré : "Une épreuve vécue sans légèreté ni regret". Non, certainement, on ne peut ressentir de légèreté à la lecture de votre témoignage. Mais de l'horreur devant ce que vous avez subi. Et une tristesse profonde pour vous, forcée de vivre ce déchirement. Pour le bébé aussi, "au fond des chiottes" de la clinique.

Vous avez le mérite de ne pas édulcorer ce que vous avez vécu, de ne pas vous cacher derrière telle ou telle périphrase militante ou administrative. Vous ne parlez ni "amas de cellules" ni "fragments de grossesse". Ce que vous avez dans votre ventre, c'est "un bébé", "un enfant", à tout le moins dans les premiers mots. Vous ne cachez ni la douleur, ni la violence de ce que vous avez subi. Ni les pleurs, ni les hurlements. "Elle n'aurait jamais cru qu'il serait si grand. Elle se met à hurler. Elle n'est plus enceinte". Votre témoignage est glaçant. Il l'est d'autant plus que l'on sait qu'il n'est pas isolé (et l'on en trouve plus d'un témoignage en ligne).

Vous êtes insultée par ceux qui, dans une formule à l'emporte-pièce, évoquent des "avortements de confort". Vous et toutes les autres femmes qui ont subi le même arrachement.

Alors, vous vous adressez aux "messieurs" qui vous blessent ainsi.

Je suis un homme. Lorsque l'on évoque l'avortement, il se trouve toujours quelqu'un pour nous dénier à nous, les hommes, le droit d'en parler. Comme si précisément, écarter ainsi l'homme n'avait pas un lien direct avec l'attitude de celui qui vous a amenée à avorter. Comme s'il fallait vraiment persuader les hommes que ça ne les concerne pas. Car dans votre récit, précisément, il est question d'un homme. Des hommes. De ces hommes qui ont une opinion bien précise sur l'avortement, en prise étroite avec votre utérus. De ceux qui considèrent que l'avortement, c'est "son corps, son choix, son droit"... son problème.

Alors, c'est en tant qu'Homme et en tant qu'homme que je réagis à votre témoignage.

Elle trouve ça tellement glauque, lui qui la guide vers cette clinique où elle ne veut pas aller, pour avorter de cet enfant qu'il ne veut pas garder. Extrait
En tant qu'homme, ma réaction vire du dégoût à la pitié pour ces hommes qui, lâches, abandonnaient auparavant la femme enceinte et aujourd'hui, toujours aussi lâches et odieux mais modernes, imposent à des femmes de subir l'horreur que vous décrivez.

Votre témoignage jette la réalité au visage de tous ceux qui voudraient dépeindre une réalité aseptisée, un avortement sans douleur et en gants blancs, un "acte médical comme un autre". Et peut-être l'homme dont vous parlez n'en avait-il même pas conscience. Peut-être lui-même a-t-il préféré s'abriter honteusement derrière les discours ambiants. Peut-être a-t-il lui-même banalisé… Peut-être s'est-il même satisfait à l'idée de participer à la lutte des femmes.  On se trouve tant de bonnes raisons, toujours, pour assourdir sa conscience. Alors, peut-être, oui, votre témoignage servira à ouvrir les yeux des hommes sur ce qu'ils demandent de subir à la femme qu'ils disent aimer. Parce que, comme vous l'a dit très indélicatement mais justement cette infirmière, "ce n'est pas rien".

Pourquoi vous répondre ? Je sais le gouffre qui nous sépare. Mais si d'aucuns vous caricaturent, je ne suis pas certain que vous vous fassiez une juste représentation des gens comme moi.

Géraldine, je ne peux pas exclure que l'un ou l'autre, tout à son combat, vous enverrait tel ou tel de ces mots qui vous blessent. Mais, parmi tous ceux qui, autour de moi, ont lu votre texte et partagent mes convictions, aucun n'a eu à l'idée de vous balancer '"avortement de confort". Bien au contraire, c'est aussi l'épreuve imposée aux femmes qui nous révolte.


Elle n'écoute plus, ne veut pas entendre, a envie de vomir encore, de pleurer toujours. Elle est écœurée, par cette réceptionniste qui ne connaît pas ses codes, par lui qui n'ose plus la regarder, par le monde qui lui a expliqué que la raison voulait que..., par elle qui a cédé. Extrait
C'est aussi cet écart entre la glorieuse revendication d'une conquête féminine, tant vantée, et la réalité concrète de l'avortement qui nous irrite. Cet écart entre ce "mon corps, mon choix", ce "mon corps, mon droit, ma liberté", et la réalité de la contrainte que vous avez subie !

Où est-elle cette liberté, quand un homme pratique le chantage à la rupture ?

Où est-elle cette liberté quand l'avortement est présenté comme la plus haute conquête de la femme ?


Où est cette liberté quand la société dépeint l'avortement comme un moment difficile comme un autre dans le parcours d'une femme mais, finalement, si courant ?

Où est cette liberté quand la femme qui déciderait plutôt de garder l'enfant ne sera au final qu'une chieuse, qui refuse la "solution", celle qui fait des difficultés quand toutes les autres ont tellement mieux compris ce que veut la modernité ?

Oui, c'est odieux de constater qu'un homme a pu vous contraindre ainsi pour ne pas "broyer sa vie de famille bien installée". S'il est à chercher quelque part, le confort, c'est bien là.

Oui, c'est odieux que l'on soit passé outre votre envie de garder cet enfant.

Oui, c'est odieux que "le monde [vous ait] expliqué que la raison voulait que…" vous vous tordiez de douleur pour évacuer cet enfant que vous vouliez garder.

Alors non, Géraldine, je ne crois pas qu'il y ait tant de "messieurs" que ça pour vous jeter "avortement de confort" à la face. J'en vois davantage pour pleurer avec vous l'immonde de notre société, et ce bébé parti. Moi, je maudis ce monde et cette société inhumaine qui ne vous a pas donné les conditions d'un choix. Un choix véritable, un choix libre. Arracher un "oui", obtenir un consentement, ce n'est pas permettre à la personne d'exercer sa liberté, ni la respecter.

Géraldine, votre conclusion m'a laissé incrédule. Après avoir décrit un calvaire imposé par la contrainte - contrainte sociale et contrainte masculine - vous promouvez cet avortement, comme un droit à garantir sans condition. Comme si le seul débat se tenait entre la promotion et l'interdiction. Comme s'il pesait en France une menace sur l'IVG, que l'Etat ne fait qu'élargir depuis 40 ans.

C'est peut-être vrai, Géraldine : vous n'étiez pas dans une situation de détresse au sens de la loi Veil - ce qui n'a d'ailleurs rien empêché. Non, ce n'était pas une détresse qui justifiait l'avortement. Mais comment ne pas lire dans votre récit une longue plainte, un long cri de détresse et même une forme d'appel à l'aide ? Je lis votre conclusion et je ressens comme une volonté de rationalisation, de reprise en main, voire une conformation à l'esprit du temps.

Parce qu'en situation de détresse, vous l'étiez.

Lui n'a rien à signer. Pourtant, c'est lui qui a décidé de le dégager, ce bébé, pas tellement elle, mais bon, c'est comme ça, juste une signature et un coup de tampon. Elle pleure toujours. Il ne la regarde toujours pas. Elle s'assoit. La sage-femme lui explique la marche à suivre. Elle va avaler ces trois cachets. Extrait
Une détresse à laquelle une société digne de ce nom aurait dû vous répondre en vous donnant les moyens humains et financiers d'accueillir cet enfant, pas cet acte glauque, dépersonnalisé, solitaire, mortifère. On dit souvent que la valeur d'une société se mesure à l'aune du traitement qu'elle réserve aux plus fragiles. Moi, Géraldine, elle me fait honte et un peu peur, notre société, parce qu'en guise de traitement, notre société, elle les efface, nos plus fragiles. En lisant votre tribune, Géraldine, le seul combat que je veuille mener, c'est celui d'une société humaine, solidaire, une société qui accueille les petits, les fragiles, les malades. Une société qui ne vous aurait pas convaincue que la raison imposait de supprimer cette vie naissante mais vous aurait à tout le moins donné tous les éléments d'un choix effectif. Géraldine, hier, dans son empressement à donner une leçon à l'Espagne, la France a créé un délit relatif à l'information sur l'avortement. Pourtant, avant-hier et jusqu'en 2000, avec la loi Veil, c'était la propagande en faveur de l'avortement qui constituait un délit, c'était ceux qui la dispensaient qui s'exposaient à deux ans de prison (article 10 de la loi). Aujourd'hui, cette propagande est le fait des pouvoirs publics, elle s'expose en 4 x 3 avec la subvention de la Région avec des slogans laudateurs "mon choix, mon droit, ma liberté". Il est là aussi, Géraldine, ce "monde qui [vous] a expliqué que la raison voulait que…", sur les panneaux d'affichage de la RATP, sur nos quais de gare.

Pourquoi, Géraldine, ce monde, cette société, ces pouvoirs publics, ne développent-ils pas une vraie politique d'accueil, une politique d'aide aux femmes dans votre situation et aux femmes célibataires ? Pouvez-vous m'expliquer, Géraldine, vous qui avez travaillé au cabinet de Roselyne Bachelot, pourquoi notre État qui affirme vouloir diminuer le nombre d'avortements ne commence-t-il pas par informer les femmes, et lister aux femmes enceintes les aides auxquelles elles ont droit ? Pourquoi le site gouvernemental est-il si unilatéral et ne les mentionne-t-il pas ? Pourquoi le site du Planning Familial n'en fait-il pas état ? Pourquoi l'Etat ne diffuse-t-il pas un de ces fascicules dont il a le secret quand il s'agit de manger moins sucré ? Pourquoi faut-il que ce soit Alliance Vita qui édite le guide des aides publiques pour les femmes enceintes ? Un choix véritable ne suppose-t-il pas une alternative ?
Elle n'aurait jamais cru qu'il serait déjà si grand. Elle se met à hurler. Elle n'est plus enceinte. Elle n'a jamais regretté d'avoir avorté. Extrait
Voyez-vous, Géraldine, chaque fois que l'on échange sur le sujet de l'avortement, il se trouve quelqu'un pour me répondre : "et ce serait mieux si on l'interdisait ?". A croire qu'entre la promotion et l'interdiction, il n'y ait plus de place pour la raison. L'avortement me révulse, mais j'ai conscience, sans plaisir, de l'état de notre société. Alors je suis cent fois d'accord avec vous pour dire que l'avortement ne sera jamais une chose banale pour une femme, cent fois d'accord pour dire que c'est une épreuve. Mais, de fait, plutôt que l'encenser, j'aimerais l'éviter.
KozToujours
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