Voici ci-dessous un extrait d'une de ses homélies, prononcée à Paris le 3 avril 2007 à l'occasion de la messe pour la Vie.
Nous sommes ici au coeur d’une attitude de mauvaise foi, car l’on demande au personnel biomédical de taire volontairement une réalité humaine vivante qui est, par ailleurs, l’objet même de ses recherches et éventuellement de ses soins. La non-reconnaissance de la réalité de l’enfant est la condition préalable pour que soit proclamé le « droit » de la femme à disposer librement de son corps. L’enfant est perçu comme un obstacle à l’affirmation de la liberté de sa mère ; dès lors, la mise à mort de l’enfant est présentée comme le prix de la liberté de la femme. Cette mort est d’abord une mort juridique voulue par le législateur, puis exécutée par du personnel médical.
Cette situation est non seulement violente mais mensongère. Elle repose sur l’exaltation unilatérale d’un seul aspect de la réalité. Dans le binôme mère-enfant, la femme est discriminée positivement. Elle seule émerge comme sujet de droit -et quel « droit » ! L’enfant est tout au plus un objet, l’objet d’un processus, la grossesse ; l’objet d’un acte criminel, l’avortement. Comment pourrions-nous, Frères et Soeurs, ne pas réagir publiquement, et politiquement, face à cette nouvelle révolution culturelle ? L’occultation délibérée de la réalité, opérée par le langage, est validée, si l’on ose dire, par le législateur, qui n’a plus à reconnaître ni à défendre la réalité de l’enfant puisque celui-ci est volontairement escamoté. Ainsi, à partir d’un problème qui semble circonscrit, à savoir le lien vital liant l’enfant à celle qui le porte, tout le processus législatif des sociétés démocratiques est mis en question.
Le droit n’a plus comme objet la justice ; il a comme objet la loi. Et, dans l’esprit de Kelsen, la loi est l’expression de la volonté de celui qui peut imposer sa loi. Les lois libéralisant l’avortement nous ont ainsi fourgué une conception purement positiviste du droit. Ce volontarisme juridique est confirmé et illustré par les projets parlementaires concernant, entre autres, l’eugénisme, l’expérimentation sur le vivant, l’euthanasie.
Frères et Soeurs, Il y a des négationnistes qui nient Auschwitz. Il y a des négationnistes qui nient les racines chrétiennes de l’Europe. Il y a aussi des négationnistes qui nient les réalités naturelles les plus évidentes. Dans la foulée, il y a encore les négationnistes qui nient qu’une société qui avorte ses enfants est une société qui avorte son avenir.