Homélie de Jean-Paul II, Central Park, New York, samedi 7 octobre 1995
La vie humaine est sacrée, puisque, dès son origine, elle requiert l'action créatrice de Dieu. Celui qui viole ses lois offense la divine Majesté, se dégrade et avec soi l'humanité, affaiblit en outre la communauté dont il est membre.
Au service de la vie
On se rappelle que dans la Genèse, Dieu a adressé aux premiers hommes deux commandements qui se complètent : celui de transmettre la vie : « Croissez et multipliez » (44) ; et celui de soumettre la nature : « Remplissez la terre et soumettez-la » (45).
Le commandement de soumettre la nature, loin d'avoir un but destructeur, est orienté au service de la vie.
Nous relevons avec tristesse une des contradictions les plus déconcertantes qui affligent notre époque : d'une part, on met l'accent sur les pires éventualités et l'on agite le spectre de la misère et de la famine ; d'autre part, on utilise largement les inventions scientifiques, les réalisations techniques et les ressources économiques pour produire de terribles instruments de ruine et de mort.
La Providence divine a accordé au genre humain des moyens suffisants pour résoudre dans la dignité les problèmes multiples et délicats de la transmission de la vie. Ces problèmes peuvent n'obtenir qu'une solution boiteuse ou même demeurer insolubles, si l'esprit faussé des hommes ou leur volonté pervertie utilisent ces moyens contre la raison, pour des fins qui ne répondent plus à leur nature sociale et au plan de la Providence.
Jean XXIII, Mater et Magistra