La Commission Euthanasie divisée suite au décès d'une patiente - JT 13h - 06/01/2018
Une polémique autour de la Commission de contrôle de l'Euthanasie. L'un de ses membres vient de claquer la porte. En cause, un cas précis : un médecin a mis fin à la vie d'une personne âgée en souffrance, mais qui n'avait pas laissé d'instruction concernant sa fin de vie.
Il y a quelques mois, une femme âgée, incapable de s’exprimer, vit ses dernières heures. Sa famille demande à son médecin traitant de mettre fin à ses souffrances. Le problème, cette femme n’avait pas laissé d’instruction concernant sa fin de vie. Un cas rare et délicat, mais qui fait débat.
"Ce médecin me paraissait être un homme qui avait le souci du bien-être de la patiente. Il a sans doute été un peu dépassé par la situation. Jamais nous n’avons reçu une telle déclaration à la commission. Lorsque nous nous sommes interrogés sur la qualification à donner à cet acte, nous ne l’avons pas qualifié d’euthanasie mais bien d’interruption volontaire de vie, sans demande du patient", explique Jacqueline Herremans, membre de la commission fédérale euthanasie et avocate.
Un débat long et difficile
La commission a décidé d’utiliser cette dénomination car toute demande d’euthanasie doit répondre à 3 critères :
- Le patient doit être majeur, capable et conscient de sa demande.
- Celle-ci doit être formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée et ne résulte pas d’une pression extérieure.
- Le patient se retrouve dans une situation médicale sans issue et fait état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui résulte d’une affection accidentelle ou d’une pathologie grave et incurable.
"C’était la première fois qu’on était confronté à une telle déclaration. Puis, on se posait des questions sur la qualification de l’acte posé par le médecin et des conséquences attachées au fait de renvoyer ou non ce dossier au parquet."
La commission euthanasie a décidé de ne pas renvoyer ce cas devant la justice. En interne, plusieurs personnes se sont opposées à cette décision, mais chaque année, près de 2000 euthanasies ont lieu en Belgique.
Source : rtbf. be