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Avortement: témoignage paru dans le Monde

10/2/2014

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Témoignage bouleversant d'un avortement, paru sur lemonde.fr. Poignant, réaliste... avec une conclusion assez "étonnante" du coup...
Il est 9 heures du matin. Elle finit de s'habiller, se maquille, met du rose sur ses lèvres. Elle monte dans sa voiture, passe au laboratoire d'analyses chercher ses résultats et la carte de son groupe sanguin. Elle sait qu'en cas d'hémorragie, ça peut être utile. Elle a faim.

Elle veut surtout fumer. Les nausées ne la lâchent pas, du matin au soir, comme si avant de partir, le bébé voulait lui rappeler qu'il est là, dans son ventre, du matin au soir. Elle veut fumer, même si elle a mal au coeur, même si elle a les mains qui tremblent, même si elle a envie de chialer, de hurler, elle veut un café juste pour pouvoir fumer sans vomir.

Lui veut tout ce qu'elle veut, tout ce qui peut lui faire plaisir, tout ce qui peut l'empêcher de pleurer. Sauf le garder. Mais un café, ça, il peut.

Il est près de midi. Ils remontent dans la voiture, il prend le plan, cherche la rue Nicolo, la guide. Elle trouve ça tellement glauque, lui qui la guide vers cette clinique où elle ne veut pas aller, pour avorter de cet enfant qu'il ne veut pas garder.
PEUR QU'ELLE FASSE MACHINE ARRIÈRE

Première à droite, se trompe, ils reviennent en arrière, elle sent le point de non-retour approcher, doucement, sent les larmes qui commencent à monter, se mord les lèvres jusqu'au sang pour ne pas chialer. Ils se garent, entrent dans le hall de la clinique.

Bonjour, elle vient pour une interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse. Une fois, deux fois, ils ne trouvent pas le code de facturation, sa carte vitale est dépassée, la secrétaire hurle. « Gigi, c'est quoi déjà le code de facturation pour l'IVG médicamenteuse ? » « Ben non, ça marche pas… »

Elle n'écoute plus, ne veut pas entendre, a envie de vomir encore, de pleurer toujours. Elle est écoeurée, par cette réceptionniste qui ne connaît pas ses codes, par lui qui n'ose plus la regarder, par le monde qui lui a expliqué que la raison voulait que..., par elle qui a cédé.

Il faut voir Mme M. Deuxième étage. Maternité.

Elle pleure. Il ne la regarde toujours pas. Il n'a qu'une peur : qu'elle fasse machine arrière, qu'elle garde cet enfant dont il ne veut pas, qui viendrait broyer sa vie de famille bien installée. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent.

 Au choix : à droite, salle des naissances, à gauche, nursery. Elle se demande si c'est volontaire ou inconscient d'envoyer une femme qui vient se faire avorter à l'étage des accouchements. Elle pleure toujours.

ELLE EST SI FATIGUÉE

La sage-femme arrive, lui tend un verre d'eau. Lui demande de la suivre dans un bureau. Une table, deux chaises, pas de fenêtre. Rien. Il s'assoit à côté d'elle. Elle ne peut plus s'arrêter de pleurer.

Elle se demande ce qu'elle fout là. L'infirmière lui tend le formulaire qui atteste qu'elle est consentante. Elle signe. Un coup de tampon avec la date. Le 6 mai 2005, ce papier prouve qu'elle a voulu avorter. Lui n'a rien à signer.

Pourtant, c'est lui qui a décidé de le dégager, ce bébé, pas tellement elle, mais bon, c'est comme ça, juste une signature et un coup de tampon. Elle pleure toujours. Il ne la regarde toujours pas. Elle s'assoit. La sage-femme lui explique la marche à suivre. Elle va avaler ces trois cachets. Ça va décoller le foetus de l'utérus. Dans 48 heures, il faudra revenir pour prendre trois autres cachets, pour expulser le foetus.

 Elle conclut en lui disant de ne pas pleurer, allez, elle va avaler ces cachets et on n'en parle plus hein ? Elle ne fait rien le soir. Regarde un programme de télé-réalité, histoire de s'abrutir l'esprit. S'endort épuisée. Elle est si fatiguée depuis qu'elle est enceinte. Mais ça commence déjà à changer. Pour la première fois depuis longtemps, elle n'a pas de nausée. Elle sait qu'il est toujours là, dans son ventre.

Mais elle sent qu'il est en train de partir. Trois jours plus tard, elle connaît le chemin, les formalités administratives sont déjà remplies. Elle n'a qu'à aller au deuxième étage, à avaler ces trois cachets et à attendre. Le foetus est décollé. Il ne reste qu'à l'expulser. La gynécologue l'a prévenue que cela pouvait être légèrement douloureux. Elle en plaisante avec l'infirmière, elle se blinde.

PREMIÈRES DOULEURS

Elle s'est promis de ne pas pleurer. Elle n'est pas sûre d'y arriver. Elle entre dans cette chambre où elle va passer quatre heures à attendre. Elle écoute l'infirmière lui expliquer que, si elle veut uriner, elle doit le faire dans une bassine en plastique pour qu'elle puisse contrôler, au cas où le foetus serait expulsé en même temps.

Elle fait mine d'écouter, elle n'écoute plus rien, elle ne veut plus rien écouter. Elle tend la main. L'infirmière lui donne quatre cachets. « Les deux premiers, vous les avalez, les deux autres, vous les enfoncez dans le vagin. » Elle les casse en quatre pour les faire rentrer plus facilement.

 Les premières douleurs. Sournoises, lentes, qui montent, qui envahissent son ventre, son corps, sa tête. Des contractions. Lancinantes, violentes.

Pendant près de deux heures, elle va rester pliée, au début assise comme on lui a dit, puis couchée parce que la douleur est trop forte, et qu'elle ne supporte plus rien. Elle attend depuis deux heures. Elle appelle l'infirmière, lui demande des calmants, quelque chose, n'importe quoi pour ne plus avoir mal. Elle lui répond qu'elle ne peut pas faire grand-chose. « Vous croyez quoi, mademoiselle, que ça allait passer comme ça ? Et ben non, c'est que c'est pas rien quand même, hein ? Vous êtes en train d'avorter, alors forcément ça fait mal… »

Elle reste avec ses contractions qui la broient. Sa gynécologue l'appelle, lui demande de se lever, de marcher, d'aller monter et descendre les escaliers de l'hôpital pour faire descendre ce foetus qui s'accroche.

ELLE N'EST PLUS ENCEINTE

Elle se lève, se plie en deux, est traversée d'une contraction plus violente que les autres, fonce aux toilettes, n'a pas le temps de saisir la bassine en plastique, sent son corps s'ouvrir, quelque chose tomber, regarde au fond des chiottes, au milieu du sang, il y a un amas gluant.

Elle n'aurait jamais cru qu'il serait déjà si grand. Elle se met à hurler. Elle n'est plus enceinte. Elle n'a jamais regretté d'avoir avorté. Elle n'était pas « en situation de détresse » comme le voulait la loi Veil. Mais qui osera dire que c'était pour autant un IVG de « confort » ?

Elle ne connaît aucune femme qui parte avorter à la légère. Elle voudrait dire à ces messieurs qui pensent qu'il peut y avoir une banalisation de l'avortement que jamais un avortement ne sera une chose banale pour une femme.

Et que reconnaître que l'avortement est un droit, purement et simplement, sans condition ni jugement, quelle que soit la situation de la femme, est la moindre des choses que l'on puisse faire pour toutes celles qui, un jour ou l'autre de leur vie, y ont été ou y seront confrontées. Pour une femme sur deux en France.
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