La député Patricia Mancilla, membre du parti au pouvoir du président socialiste Evo Morales, et des organisations féministes avaient présenté en juin dernier une demande auprès de la Cour pour dépénaliser l'avortement et abolir les sanctions en vigueur dans le Code pénal depuis les années 70.
« NOUS NE POUVONS PAS ALLER À L'ENCONTRE DE NOS PRINCIPES »
Le gouvernement est resté impartial durant le débat et a réagi de manière mesurée après l'annonce de la décision de la Cour. « Tout avortement est un délit, c'est ce que je comprends, mais de façon officielle, je veux dire que nous évoquerons [avec les ministres] les débats qui agitent l'opinion publique », a simplement déclaré le président Evo Morales.
Toute initiative visant à modifier la loi en faveur de l'avortement a été rejetée notamment par l'Eglise, les organisations évangélistes et des organisations pro-vie. « Même les pierres parlent et sont vivantes. Si même une pierre est vivante, comment pouvons-nous ne pas protéger la vie d'une personne ? », s'est exclamé le juge Cusi. « Nous ne pouvons pas aller à l'encontre de nos principes et de nos valeurs ».
Actuellement, le Code pénal bolivien prévoit une peine de deux à six ans de prison pour tout médecin ou personne pratiquant un avortement.
L'interruption de grossesse n'est permise qu'en cas de viol et lorsque la vie de la mère est en danger, mais seulement après avoir obtenu l'aval d'un juge. La Cour constitutionnelle, composée de sept membres, a par ailleurs demandé au parlement d'améliorer la législation de manière à mieux protéger les droits des femmes en matière de sexualité et de procréation.