Réveil contre la culture de mort
Cette décision vient en écho de parlementaires à la Douma (Assemblée parlementaire nationale) sur le même thème il y a deux mois. Conjointement l’Eglise orthodoxe russe a déclaré que l’avortement et les grossesses pour autrui (GPA) étaient « une mutinerie contre Dieu ». De plus Yelena Mizulina, responsable de la Commission pour la famille, à fait une déclaration à la Chambre basse demandant l’interdiction de l’avortement de toute urgence. Allant plus loin, elle clama qu’il y avait là une menace d’anéantissement pour le pays mais aussi pour le monde entier. Son but était de sensibiliser sur la question afin d’obtenir des restrictions législatives. Celles prises par Poutine en décembre apparaissent comme une seconde vague. Toujours à la même époque, Tatiana Yakovleva a annoncé que si les cinq dernières années le nombre des avortements s’était réduit du quart, il y en avait toujours un million ce qu’elle estimait beaucoup trop.
La situation de la Russie est actuellement catastrophique. 2 % de la population disparaît par l’avortement chaque année. Les projections démographiques estiment que la population sera réduite de 150 millions en 2050. Or elle est de 150 millions en 2012. Autrement dit ce pays, s’il ne fait rien, disparaîtra.
La responsabilité des communistes
L’avortement a été imposé en 1917 durant la révolution bolchévique. Les communistes inventent deux types d’aspirateurs permettant de mettre fin aux grossesses. L’IVG s’est développé tellement vite que Staline l’a interdit en 1936, craignant la disparition du pays : étrange préoccupation pour un génocidaire. Khrouchtchev l’a de nouveau légalisé en 1950. Le nombre des avortements a culminé en 1980. A cette époque il se situait à 78 millions soit le quart de ceux qui se faisaient dans le monde entier alors que les Russes ne représentaient que 5 à 6 % de la population mondiale.
C’est sous Poutine que le déclin démographique commence à s’inverser. En 2003, il limite l’avortement à deux mois et demi de grossesse. Il ne peut se faire qu’après un délai de réflexion d’une semaine. Tout nouveau-né reçoit une prime à la naissance. A la même époque un article du Washington Post révèle que 13 % des femmes sont devenues stériles en raison des avortements répétitifs.
La fin de l’hiver
Mais en octobre dernier, un groupe de membres de la Douma a décidé d’aller plus loin afin d’interdire l’IVG. D’où la réaction de Poutine qui conjointement lance des campagnes de publicité contre l’avortement et une journée de la vie. L’hiver démographique de la Russie est sur sa fin et un dégel printanier s’annonce.
Source: Media-Presse