Oui, oui, je suis déçu, le Sénat en l’occurrence, ce n’est que le Sénat. Oui, je suis déçu parce que c’est le doigt mis dans un engrenage. À partir du moment où on dit que des enfants peuvent demander ou peuvent obtenir l’euthanasie, on leur donne une espèce de poids sur les épaules qui dépasse en quelque sorte leur force et on ne sait pas où l’on va arrêter ce type de chose parce que l’on a dit oui mais peut-être que les enfants qui sont malades psychiquement pourraient aussi le demander, pourquoi pas les enfants handicapés physiques, et bientôt les personnes âgées et les prisonniers dans les prisons… Où va-t-on s’arrêter?
Le débat a conduit à plus de balises que ce qui était prévu précédemment, il y a eu une avancée dans le débat, une construction du débat.
Il y a heureusement eu une limitation aux enfants qui souffrent de manière physique mais savez-vous qu’aux Pays-Bas la même loi existe depuis des années et qu’il n’y a eu aucune demande. A quoi sert une loi pour résoudre une situation où il n’y a aucune demande ? C’est purement idéologique. Nous ne comprenons pas, dans l’Eglise catholique, pourquoi on promeut une telle loi alors qu’il n’y a pas de demande. S’il n’y a pas de demande, pourquoi faire une loi qui enfreint une dimension fondamentale, le respect de la vie ? Nous savons très bien que les médecins sont capables, dans les situations extrêmes, de prendre les décisions qui s’imposent. Ils vous le disent souvent : on n’a pas besoin de loi pour ça. Mais la loi va forger dans les concepts le principe que l’on peut supprimer la vie humaine. À ce moment-là cela devient franchement dangereux parce que la glissade peut aller loin et l’exemple pour les autres pays du monde est aussi désastreux. On ne se rend pas compte que ce qui est vu de l’extérieur n’est pas toujours bien compris et on a l’impression que cette euthanasie belge est évidemment beaucoup plus large que ce qu’elle est en réalité mais le mot est passé, l’exemple est donné et on est alors pris si vous voulez comme un mauvais exemple dans l’humanité.
Lu sur Belgicatho