Quelle cruauté se cache dans cette vidéo! On y voit une petite fille, toute mignonne, qui tout en jouant, rit aux éclats en regardant vers la caméra. Caméra qui, insidieusement, avance vers elle jusqu’à filmer le haut de sa tête, où l’on voit ses cheveux mal repoussés autour d’une grande cicatrice. Tout le contraste se joue entre la joie de vivre de cette enfant blessée et la voix masculine et grave qui prononce ces paroles fatales: | |
Non, le problème est qu’elle ne pourra jamais rembourser... | Voici Marie. |
Euthanasie... Un mot qui ne sonne pas si mal, avouons-le. C’est loin d’être un mot monstrueux. Et pourtant... il le devrait. Tout comme certains produits ont des couleurs qui attirent l’attention sur le danger qu’ils représentent, certains mots devraient afficher la couleur, vu les abominations qu’ils recouvrent. Ici, c’est un nom gentil pour un monstre méchant. Un monstre qui entre sournoisement dans les esprits et dans notre société, au point que certains cherchent à défendre la réalité qu’il désigne!
L’euthanasie concernerait en premier lieu les personnes âgées, comme si à un âge avancé la vie ne valait pas mieux que la mort... Acte présenté comme un geste envers la personne. “Vous comprenez, c’est dur à vivre”...
Quand on voit quelqu’un comme Marie, le problème n’est pas son malheur, elle est heureuse, malgré tout. Non, le problème est qu’elle ne pourra jamais rembourser... Triste société où l’argent motive nos actes. Seraient-ce les 30 deniers, version moderne?
Autre contexte, autre angle d’approche. Retournons chez nous. A Bruxelles, un colloque se tenait pour parler de l’euthanasie et du don d’organes. Le mot d’ordre était de “faire un dernier geste généreux avant de quitter ce monde”. “Vous comprenez, les organes sont en meilleur état après une euthanasie”. Or tous les malades ne peuvent pas poser ce geste. Dans le cas du cancer, par exemple, le risque de propagation rend la chose impossible. Le nombre de possibilités est donc plutôt limité. La preuve est que sur 10 ans, 9 personnes euthanasiées “seulement” auraient pu offrir leurs organes. Et bien sûr c’est un gros problème mathématique pour les partisans du don d’organe suite à une euthanasie...
En quelque sorte, l’euthanasie finirait par s’imposer tel un devoir moral au patient “contraint” d’en sauver un autre. Dans le cas de Marie et de tous les autres, l’euthanasie deviendrait un devoir envers une société en crise. Financière, oui, mais seulement?