Il reprend l’argumentaire des partisans de l’euthanasie : « Je sais : éviter la souffrance est le nouvel impératif catégorique qui rassemble toutes les raisons invoquées par ceux qui veulent tuer ». Il ajoute : « Ce n’est pas parce que le patient est de toute façon condamné – comme tous les vivants et bien portants que nous sommes – qu’il est permis de s’arroger le droit monstrueux d’accélérer le processus ».
Après s’être interrogé sur l’opportunité d’une nouvelle loi, Claude Lanzmann s’étonne : « Qu’on le veuille ou non, il y a quelque chose d’exorbitant dans toute légalisation du ‘donner la mort’, guillotine comprise ». « Il est étonnant que personne parmi les préposés au commentaire de l’action de notre présidence normale n’ait relevé le caractère démiurgique de nos lois ‘sociétales’, votées comme si elles étaient de peu d’importance alors qu’une constante centrale les anime : changer la nature ».
Source: Le Point 01/12/2014