Il dégage de ce document une contradiction profonde. Le point de départ étant que l'avortement n'est pas encore assez accessible, 40 propositions pour en faciliter l'accès ont été proposées. Les auteurs parlent d’un « parcours d’obstacles » pour les femmes et de « nombreux freins », comme « la diminution de l’offre », la « dégradation de la qualité d’accueil », « l’anonymat et la gratuité non garantis ».
Pourtant, toute cette action est basée sur une philosophie en désaccord avec ce qui précède. En effet, pour se justifier les auteurs parlent d'« [u]n événement assez courant », qui « n’est pas un problème » mais une « solution ».
Dans les propositions, figure celle de supprimer la notion de "détresse" des mères (nous risquons donc de passer vers une situation de "souhait" non seulement déjà fortement répandue, mais en plus reconnue par l'Etat), de supprimer la clause de conscience des médecins et le délai de réflexion de sept jours.
Pascale Morinière, vice-présidente des AFC (associations familiales catholiques), voit aussi dans ce rapport une volonté de « banalisation » et s’étonne de l’absence de deux éléments majeurs. « Dans ce document, on évacue complètement le fait que l’avortement consiste à arrêter la vie d’un enfant à naître, remarque ce médecin généraliste. De même, il n’est pas question des alternatives à l’IVG. Or il y a libre choix quand il y a une alternative ! » Elle pense non seulement aux structures qui accueillent les futures mères en difficulté mais aussi à la possibilité de recourir à l’accouchement sous X. Enfin, rappelle Pascale Morinière, l’éducation à la sexualité doit être une clé de la lutte contre l’avortement, « pour autant qu’on ne l’aborde pas seulement sous un prisme hygiéniste mais bien affectif et de relation ».
Sources:
- La Croix: l'avortement banalisé
- La Croix: le gouvernement veut faire de l'avortement un droit à part entière