"L’artiste Philippe de Villiers laissera finalement sur le monde une marque bien plus grande que celle d’un politique, d’un Mitterrand, d’un Chirac ou d’un Hollande. Le combat aujourd’hui doit-il être culturel avant que d’être politique?
Il doit être métapolitique, c’est-à-dire non pas de l’ordre électoral, mais de l’ordre des valeurs. Aujourd’hui, la politique est morte en France et en Europe, parce qu’il n’y a plus de politique. C’est à dire que la politique est vide, elle est devenue une logique purement gestionnaire. Les nations ont perdu leur souveraineté, donc il n’y a plus de politique. Et en même temps, l’organisme politique qui a été construit à la place des nations, l’Europe, est un organisme qui se veut apolitique. Donc la vraie politique aujourd’hui, c’est ce qui bouscule le mode des idées, ou qui l’ordonne, ou qui lui donne un sens. Et donc, faire de la culture, c’est faire de la vraie politique, de la haute politique, et non pas de la basse politique."
Source : Le Salon Beige via Espérance Nouvelle
Avec le temps, je me suis dit que j’avais un message à faire passer aux jeunes pour les encourager à devenir une génération de dissidents.
Comment devient-on un dissident ?
Un jour, Soljenitsyne m’a dit : « Vous, les Européens, êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide », mais il a également ajouté : « Le gouffre s’ouvrira à la lumière, de petites lucioles dans la nuit vacilleront au loin […] Aujourd’hui, les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest. »
Les dissidents sont ceux qui marchent à tâtons dans la France effondrée sur elle-même et submergée de l’extérieur : ils cherchent les murs porteurs. [...]
Depuis Mai 68, le « no frontière » des libéraux s’est associé au « no limite » des libertaires pour desceller toutes les pierres angulaires. C’est, par exemple Giscard, fil spirituel de Cohn-Bendit, qui a organisé le chassé-croisé destructeur entre l’avortement de masse et l’immigration de masse. Un jour, mon ami Jérôme Lejeune m’a dit : « Ne lâchez pas sur l’avortement, c’est la vie qui commande tout. » L’avortement a servi de passeport à toutes les transgressions qui ont peu à peu permis la déshumanisation du monde par l’effacement planifié du visage de l’homme. [...]
Lorsque j’aborde la question de l’Europe, je m’arrête sur la pensée de Jean Monnet : son but n’était pas de créer une superpuissance mais de déconstruire les nations pour offrir l’Europe au marché planétaire de masse.
Pour faire advenir le consommateur compulsif recherché par les marchés américains, il fallait tout détruire : la famille, la nation, les frontières… Il faut maintenant reconstruire, entièrement.
La réponse doit être radicale, et se concentrer sur deux réalités : la famille et la patrie charnelle, qui sont nos attachements vitaux. [...]
Il faut multiplier les isolats de la résistance, créer des écoles hors contrat, lancer des associations indépendantes qui développent des pensées droites et assurent la transmission, la réaffiliation et l’enracinement.
Il faut défendre le caractère sacré de la vie, la filiation comme repère, la nation comme héritage, les frontières comme ancrage et le rêve français comme fenêtre sur le monde.
Nous sommes revenus au temps des catacombes et chacun doit veiller à sa petite luciole, pour que la flamme ne s’éteigne surtout pas. Ceux qui n’ont plus d’espoir sont ceux qui n’ont plus de solution. [...]"
Source : Le Salon Beige via Espérance Nouvelle