par Thérèse Hargot, sexologue, éducatrice en milieu scolaire :
Pilule du lendemain: le bal des hypocrites a assez duré!
Elles sont quatre fois plus nombreuses à la demander qu'il y a dix ans. Le recours à la pilule du lendemain explose chez les ados suscitant l'inquiétude de leurs aînés.
Après tout, l'acte n'est pas si anodin, pour la santé bien entendu. Avec une dose d'hormones quarante fois supérieure à celle d'une pilule contraceptive régulière, elle n'est pas dépourvue de potentiels effets secondaires. Mais pour rassurer tout le monde, on persiste à le dire: elle n'est pas dangereuse pour la santé. Voilà des propos bien imprudents par les temps qui courent où les dégâts de simples pilules contraceptives sont exposés au grand jour...
En ce qui concerne la tentative d'empêcher la grossesse, on les entend se réjouir. Les jeunes filles semblent en effet bien informées sur leurs droits et profitent allègrement de son accès gratuit, sans ordonnance et sans accord parental. Alors si elles en abusent, ayons au moins la décence de ne pas s'en offusquer. Le bal des hypocrites a assez duré!
L'hypocrisie, c'est d'abord les appellations données pour désigner ce comprimé: "contraception d'urgence", "pilule du lendemain". Elles permettent de dissimuler l'action réelle qui consiste à mettre un terme au cycle en cours dans l'espoir d'empêcher soit l'ovulation, soit la fécondation, soit la nidation.
En fait, on ne peut pas savoir si le produit a permis d'éviter un début de grossesse ou d'y mettre un terme. Techniquement parlant, ces hormones n'ont pas qu'une action contraceptive (contre la fécondation) mais aussi contragestive (contre la nidation). Par le jeu des mots, on entretient le flou pour tromper les consciences des femmes et banaliser l'intention pour faire passer la pilule en somme. Qu'on ne s'étonne pas alors que de plus en plus de jeunes filles l'utilisent comme moyen de contraception banal et ne cherchent pas à se protéger en amont.
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