J’avais à peine 18 ans... depuis deux jours... de nombreux projets, des rêves, des entraînements, des courses, des parties, l’école, les divertissements. Certes avoir un enfant n'était pas contemplé dans le présent de ma vie, ni même dans l'avenir.
Pour être honnête, je ne l’envisageais absolument pas.
Mais c'est arrivé, comme cela arrive à beaucoup de filles quelques fois plus jeunes que moi. Elle était déjà là... et j’ai dit oui.
Et nous voici ensemble aujourd'hui. On m'a dit que j'ai eu un énorme courage pour garder seule cet enfant il y a un an, le mettre au monde il y a cinq mois et être seule avec lui aujourd'hui. C’est vrai, il m’a fallu beaucoup de force, mais il faut autant de courage pour affronter une maladie, la perte d’un être cher, la douleur, une compétition... alors, pourquoi pas un enfant ?
Qui me connaît sait mon histoire, qui ne connait pas a inventé des tas d’histoires sur moi et sur cet enfant, et mes pauvres oreilles ont tout entendu.
Cette fille... elle est née d'un grand amour... Mais aucun amour, aussi grand soit-il n’est garanti.
Et l’on peut se retrouver seule, comme n’importe quelle femme qui aurait conçu son enfant après une nuit en discothèque ou après aventure insignifiante avec un homme dont elle ne se rappelle même pas le nom.
S'il vous plaît, ne jetez pas vos enfants parce qu’il n'est plus là.Ne le jetez pas en échange d'amour ou de promesses d'un autre homme.
Ne le jetez pas pour des divertissements, pour l'Université, pour avoir de la liberté ou la perspective d'une vie meilleure.
Ne jetez pas ce cadeau pour le monde, les gens, le bavardage, la honte, la crainte de ruiner votre corps, la peur de la solitude...
Un enfant vaut plus que tout cela, il vaut plus que nous-même.C'est vrai qu’au début il y aura des parents incrédules, en colère ou déçus, des amis qui ser moqueront, des voisins qui agiront de façon inappropriée, jusqu’à vous exclure de leurs relations, mais vous avez votre bébé, vous n'êtes pas et vous ne serez jamais plus seule et, croyez-moi cela vaut tout le reste.
Il vaut mieux Juste un vieux survêtement et un cœur qui éclate de joie quand vous regardez votre enfant éteindre les bougies sur son gâteau, année après année. Et, plutôt que d'avoir vingt paires de chaussures, une belle voiture et beaucoup de vêtements, mais ne pas arriver à retenir vos larmes à l'idée que votre enfant ces bougies... il ne les éteindra jamais... cet enfant qui aurait eu un an, puis deux, maintenant trois ans...
Détester pendant des années, la vue même d'un ventre ou une poussette et pleurer en pensant à ce qu’il aurait été, à qui il aurait ressemblé, au moins un peu, comment auraient été ses yeux, ses cheveux... et si cet enfant aurait été un garçon ou une fille.
L'avortement ne paye jamais, l'avortement dévaste toujours et il vous dévaste, pas vos amis, pas votre petit ami ou vos parents... il vous dévaste vous. En revanche le miracle, c'est cela ; un beau sourire, deux petites mains charnues et un amour indescriptible.
J'ai reçu tant d’affection, j’ai eu beaucoup de mains tendues pour m'aider, pour m'encourager et me donner la force nécessaire. Des personnes impensables qui avant ne me saluaient même pas et qui ensuite se faisaient concurrence pour communiquer avec moi, pour m'accompagner et m'offrir leur aide. Voilà ce que font les enfants, ils transforment tout ce qui est sombre en une belle lumière et deviennent les enfants et petits-enfants de tous... Ahahahah mes professeurs inclus.
Certes, il y a des cœurs endurcis, mais ceux-ci ne font pas l'histoire.
Bien sûr maintenant dans mon sac avec l'iPhone et la trousse maquillage, il y a les couches et les lingettes, les biberons et les tétines, mais nous sommes très belles, en fait nous sommes deux fois plus belles. Les nuits sont encore assez animées allaitement, études, beaucoup de fatigue, mais aussi tant de sourires et de belles grimaces. Parfois elle se réveille apeurée, elle tend sa main pour attraper mes cheveux ou mes joues et me regarde comme pour dire... "Maman, où es-tu ?"... et moi je la regarde et lui dit « Amour, maman est là. »... elle me sourit, ferme les yeux... et s’endort !
Je suis ici, c'est ma place, à côté d’elle, et toute mère sait qu’aucune au monde n’est aussi belle que celle-ci.
Mère Teresa disait « les difficultés de la vie ne sont pas résolues par la suppression de la vie, mais surmontant toutes les difficultés ". C’est vrai.
S'il vous plaît, ne jetez pas vos enfants.
Benedetta
Source : "Voici ma petite fille Maria Stella"